Mon invitée - Une citoyenne genevoise Diana de la Rosa.
Face aux sentiments de colère, d’impatience, de peur, de frustrations et d’anxiété collective que génère la situation actuelle, aux débordements rapides des hôpitaux, au nombre de victimes qui ne cesse de croître, au confinement, il s’agit pour les citoyens qui demandent des comptes dans les pays respectifs d’être à la hauteur des défis que le covid-19 impose de manière imminente et de manière globale.
La recherche d’un bouc émissaire est d’ores et déjà inutile. En tant que système démocratique nous ne devons pas tomber dans le piège facile de la recherche des responsabilités en fonction des couleurs politiques des uns et des autres. La situation est complexe, le virus demande une posture de coopération nationale et internationale. Les exemples dans ce sens sont multiples et touchant, voire constitutif d’un nouvel élan sociétal très constructif et porteur de changement à long terme.
Gardons l’espoir que les gouvernements n’optent pas pour une attitude défensive en cascade et une protection étroite des intérêts particuliers. Les circonstances réclament au contraire une union des forces encore disponible et une mise à distance des réactions émotionnelles primaires compréhensibles. Une attitude humble est de mise face à ce virus. A nous citoyennes et citoyens d’être vigilants et attentifs aux dérives et aux instrumentalisations politiques liées à la gestion et aux impacts de cette crise sanitaire.
La colère est humaine, la demande de réparation aussi. Les victimes et le personnel soignant en première ligne ont besoin de reconnaissance. Rappelons la complexité de cette situation inédite qui nous met face à des dilemmes moraux sans précédent (limiter les libertés individuelles, sauver la santé des malades, continuer l’accès aux soins, aider les acteurs économiques) et pointe l’interconnexion des pays et de la production planétaire.
Les épidémiologistes le soulignaient déjà ... une pandémie devait arriver mais quand ? Le parallèle est pertinent sur la question du réchauffement climatique et les réponses coordonnées que les gouvernements et les citoyens devront apporter dans l’urgence. Ce malheureux virus est l’occasion d’un triste exercice collectif d’anticipation de la catastrophe à venir.
La brutalité de l’impact sur les entreprises, les industries, avec l’arrêt des forces de travail, laisse les rues du monde entier silencieuses. Les conséquences sur les peuples vont être drastiques selon l’état socio-économique du pays, les secteurs d’activité, l’âge ou l’état de santé.
Cette crise montre la faiblesse des instances internationales comme l’OMS ou l’ONU, la vision dominante du court terme que chacun déplore, la vulnérabilité du système des échanges y compris financier et enfin, le manque de moyens de régulation.
Cette crise sanitaire s’insère dans un contexte économique où la redistribution des richesses est défaillante depuis plus de 3 décennies; où les politiques d’austérités pèsent sur les institutions publiques et le bien-être de tous.
Cette crise est enfin le temps d’une réflexion sur notre planète malade.
La contagion du virus est différencié dans le temps et l’espace et tel un médicament effervescent, il fait rapidement le tour de la planète. Chaque pays gère à tour de rôle la crise auprès de sa population, sans grande solidarité envers ses voisins directs.
L’isolationnisme ne permettra pas d’arrêter le virus. La coopération internationale doit donc être renforcée.
Peut-on sortir indemne de cette expérience planétaire qui va durer encore quelques mois ?
Le Conseil fédéral et les cantons se montrent uni dans la gestion de cette crise sanitaire et la mise en œuvre du confinement. Mais quelques forces politiques élèvent déjà leur voix pour demander à relancer l’économie par le retour au travail sans être certain des effets sanitaires. Espérons que notre gouvernement se montrera aussi uni et sage qu’il a été jusqu’à présent quand viendra l’heure du dé-confinement.