C’est Maria Julia qui a eu l’idée du titre de son association « Amour sans frontière ». Au 12 rue de Veyrier, elle s’active dans sa maisonnette, un ancien garage transformé en buvette, et en lieu d’accueil où les personnes seules, âgées, les malades, les enfants peuvent se retrouver en un lieu intergénérationnel, pour y boire un verre, surfer sur internet gratuitement, acheter des habits, manger, échanger entre jeunes et personnes âgées. Parce que l’amour n’a pas de frontière, ni d’âge, ni de nationalité, ni de religion, ni de couleur de peau.
Sur son visage solaire mangé par des lunettes rondes derrière lesquelles se cachent des yeux rieurs soulignés par un sourire éclatant, une énergie inépuisable. Lorsqu’on a des rêves, et une foi inébranlable en ses projets et une vocation, on ne se fatigue jamais. Celle qui aujourd’hui, à 65 ans retrace le parcours de sa vie « mystérieuse » mais si riche, si intense. Orpheline de père et de mère en Angola, à l’âge de 6 ans, elle se retrouve, à 24 ans, à la tête d’un cheptel de 146 bovins et 50 hommes sous ses ordres.
Avec ses quatre enfants et son mari, elle fuit la guerre angolaise en 1975 et se retrouve à Lisbonne, au milieu d’un quartier où des immeubles imposants construits en pierre lui font croire qu’elle est dans un cimetière géant; elle qui n’avait vécu jusque là que dans une hutte et qui n’avait vu pour construction en pierre que des tombes. Son mari la rassure : "Non ! Non ! Ce ne sont pas des sépultures mais ce sont bien des vivants qui demeurent là ! ». Elle recommence tout à zéro : acheter à nouveau des bêtes, à Vale de Cambra, construire une maison, puis créer une association pour les enfants : »Force de de la foi et de l’humanité. »
Elle se décide à partir en Suisse, en 1985, laissant ses 7 enfants déjà grands au Portugal, elle aura son dernier en Suisse à l’âge de 52 ans; encore un mystère de la vie toute puissante qui prend place sans qu’on s’y attende le moins du monde. Elle connaît alors, les petits boulots à 650 francs par mois en travaillant de 9 heures à 1 h du matin. Tour à tour femme de ménage, jardinière, gouvernante, cuisinière, aide- soignante, elle n’oublie pas que son destin est de travailler pour continuer à aider les orphelins.
Elle rit d'elle-même de ne savoir ni lire, ni écrire, mais la poésie surgit naturellement, alors elle songe à l’association « l’Amour sans frontière » parce qu’elle ne pourra jamais oublier son destin de pauvre et d’orpheline, et elle veut continuer à aider. On ne peut pas changer le monde, mais on peut tout faire pour l’améliorer, concède-t-elle.
Avec l’argent qu’elle gagnera grâce à son association, elle espère retourner tourner un film en Angola et y parler des pauvres toujours plus pauvres et des riches encore plus riches et continuer à protéger sous son aile maternelle ses enfants et des milliers d’autres enfants. Rêver donne des ailes et une force infinie !
Si ça vous en prend l’envie, un petit détour dans cette maisonnette magique pour réaliser combien l’envie d’aider les plus démunis donne du courage et de la créativité.
L'AGASF ouvre ses portes tous les jours de 07h00 à 22h00 sauf le dimanche.
Rue de Veyrier 12
1227 Carouge
Tel.: 022 3002603
Port.: 079 9477609
Juste en face de l'Association L'amour sans frontière, se trouve "Selle que j'aime" , encore une histoire d'amour, celui pour la petite reine.
Mais encore
Un grand merci pour ces photos à Bruno Toffano, la suite des photos sur son blog Tribune de Genève
http://aphroditepixart.blog.tdg.ch/
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